À la question « qui suis-je ? » (1) qui figure invariablement au frontispice des sites jouant l'autopromotion et impose aux visiteurs un dérangeant égotisme, je répondrai que ma modeste personne doit moins intéresser que ce qu’elle produit, à savoir des romans de science-fiction. Aussi resterai-je discret sur ce chapitre, en « retrait de moi-même » comme l'analyserait un psy au rabais.
Peut-être suis-je un homme, une femme, un lapin ou du fenouil, un « alien » avec des tentacules qui me poussent de partout, que je viens de Mars ou d’une lune de Jupiter, des entrailles aérées de la Terre creuse ou du verso de la Terre plate chère aux engourdis des méninges qui devraient plutôt s’occuper de leurs troubles cognitifs que de géomorphologie. Notez que si vous êtes de ces deux dernières catégories, il est encore temps de vous faufiler en douce vers la sortie en cliquant ICI, car à l'évidence vous appartenez à la grande confrérie des nigauds et risquez d'en prendre pour votre grade. En ces pages, nous aimons la science, la vraie, celle qui ose se confronter à la réalité, se réfute, progresse, évolue, nous a sortis des cavernes, fabrique les médicaments qui nous prolongent et les smartphones qui nous abrutissent, nous emmène sur la Lune, nous permet également de pourrir la planète plus efficacement, mais qui nous sauvera peut-être de nous-mêmes. Aussi les hurluberlus se mêlant de résoudre l'univers et d'expliquer la vie alors qu'ils ne sont pas foutus de faire une règle de trois ou d'épeler leur nom sont un de mes sujets préférés de moquerie (2). Voilà d'ailleurs une des raisons qui m'ont amené à écrire de la science-fiction : le monde est fou, plein d'allumés et ça m'inspire.
Reprenons, z'où en étais-je ? Oui, alors, à part pour vanter ma marchandise tel un VRP digital, quel intérêt ce site, me direz-vous ? Pour me gargariser de moi-même, m'épancher le surmoi, « partager » et « communiquer » si je m'autorise l'emploi de mots vilainement galvaudés à une époque égoïste où le repli sur soi nombriliste est la vertu première de l’individu-roi, de Narcisse « instagramé » ? Hmm ? Vous en pensez quoi ? Vous vous en foutez ?
Pas grave, je m'explique quand même, avant toute chose, une fois pour toutes et pour faire bonne mesure. Non, sur Internet, je ne partage pas, dans le sens où je ne communique pas, je n’échange pas avec « l’autre », avec mon « alter ego humain », mon semblable, mon prochain, mon frère, ma sœur dans l'espèce : je propose, on prend, on jette, pour être clair et cru, je ne m'en tamponne pas le coquillard mais cela y ressemble fortement. Attention ! non que je méprise autrui, ce qu’il a à dire, ce qu’il est et les interrogations qui le consument, mais seulement parce que je n’ai pas le temps, qu'il m'est peut-être compté, et que bavasser sur « X » toutes les 30 secondes comme un forcené, suivre sur TikTok les contorsions d'un pétomane ou les vidéos d’ahuris se mesurant à des « challenges » tordus, « liker » des beauferies, composer une « story » de mémé tartinant ses biscottes, me taper sur Facebook des commentaires palpitants sur la dernière fausse couche de telle chanteuse callipyge repulpée du bec ou les vomissures analphabètes d'un rappeur frappé de danse de Saint-Guy meuglant son ressentiment de complexé m’inspire autant qu’une blennorragie.
Et puis, foin d’hypocrisie, n’ayons pas peur de nous l’avouer, pour quelqu'un, homme ou femme (3), qui a quelque chose à raconter, d’amusant, de constructif, combien de casse-pieds et de guignols qui vous font perdre un temps précieux et mettent vos nerfs à rude épreuve ? Ne me dites pas, vous qui lisez ces lignes, que l’envie ne vous a jamais traversé de clore le museau d'un de vos interlocuteurs, réel ou virtuel, à coups de taser, de lui faire subir le supplice de la baignoire, de le jeter aux crocodiles, de sévir contre ce salopard qui vous aura laissé de vilains commentaires sur vos contenus partagés, qui se sera moqué de votre dégaine à la plage, de votre durillon de comptoir, de vos oreilles décollées, de votre pantacourt informe, de vos goûts, qui vous aura fait passer pour un pedzouille à la face du monde quand vous avez eu l'imprudence de révéler une ringardise coupable ? Peut-être même éprouvez-vous ce besoin revigorant en me lisant, que vous rêvez de me couler dans le béton sous un pilier d’immeuble ? Auquel cas mon refus de ces délicats moments de « partage » apparaît légitime et compréhensible quand on sait que chaque mot peut se retourner contre vous par la faute d’un frustré, d’un « troll » aux ordres, d'un pauvre benêt ou d'un quelconque branquignol (les uns n'empêchant pas les autres), tous prudemment planqués derrière leur clavier. Sur les réseaux dits « sociaux », la parole des demeurés a la fâcheuse tendance à se libérer facilement et bruyamment (4). Les nigauds ont malheureusement la voix qui porte. Je m'épargne donc les vociférations avec un site sobre, sans widgets infantiles, bannières exaspérantes, codes épileptiques, pop-up de la mort ou flux de données envahissants : je me sens libre et serein, relax.
Bref, vous ne trouverez nulle part dans ces pages de liens vers vos réseaux sociaux habituels, pas même une adresse mail, encore moins une adresse postale ou un numéro de téléphone, pas de « newsletters » ni de possibilités de laisser un commentaire. Je le répète, cela ne signifie nullement que votre opinion m'indiffère, mais que je préfère consacrer mon temps à l'écrit plutôt qu'à devoir justifier mes prises de position, car nul n'ignore plus la « chronophagie » des réseaux sociaux et leur impact parfois délétère sur le mental. Autant discuter et échanger avec des gens raisonnables et sensés est enrichissant, autant polémiquer avec des andouilles illettrées, des malfaisants ou des refoulés est épuisant et improductif. Donc, quitte à me priver de points de vue constructifs et de correspondances de qualité, je me contente de présenter ici ma production littéraire entre deux billets d'humeur. Et c’est déjà du boulot !
Par conséquent, au risque de donner l’impression de radoter, vous ne saurez pas qui je suis, où je vis, mon cursus, mes préférences sexuelles, mon indice de masse corporelle, la taille de ma... de ma taille, si j'aime les gaufres au sucre et les pieds paquets, si je vais bien à la selle, si je me drogue et avec quoi (schnouf ou bourbon ?), si je suis foot ou curling, Canadien, Français ou Lapon, où et quand je suis né (si même je suis né, car je suis peut-être, qui sait ? la production d'un agent conversationnel à intelligence artificielle !), si je suis marié, si j'ai des mouflets, un chien, un poisson rouge, des rougeurs dans le pli interfessier, ce qui me plaît, ce que je déteste (5), mes auteurs préférés (6), la musique qui me fait vibrer (7), parce qu'en toute honnêteté, franchement avouez-le, vous n'en avez rien à faire et en ça je vous comprends. Et dans le cas contraire, je crains que cela ne vous regarde pas (8), car la curiosité est un vilain défaut et que vous devriez vivre votre vie plutôt que celle des autres. Et puis, quel rapport entre mes caractéristiques physicochimiques et ma prose qui seule fait l'objet de ce site ? (9)
Pour terminer, pas de « questionnaire de Proust », ces cases à cocher du snobinard, ni vidéos, ni podcasts, ni photos. Je m’imagine mal, fixant l’objectif, sourire décontracté, affable, la main négligemment posée sous le menton, jouant les modestes, un peu séducteur, genre « oui, c’est bien moi, celui qui illumine vos vies » ; ou alors la version « penseur », l’œil humide fixant droit les nébuleuses, avec sur le visage cet air sérieux propre aux gardiens des grands secrets. Non, comme photo de profil, je me tâterais plutôt pour une prise de vue en plongée de mes amygdales ou de mon derrière gentiment flouté, façon tirage artistique sur pellicule argentique gros grain, noir et blanc ou sépia. Mais qui sait si ce ne serait pas trop révéler de ma personnalité ? J'hésite, ça pourrait être mal interprété et les gens se vexent tellement facilement.
Mais je parle, je parle (enfin, j'écris), et ça n'avance pas. Vous devez vous dire : « qu’est-ce qu’il nous bassine ce corniaud à nous raconter sa vie, je croyais qu’il devait nous présenter ses bouquins de SF ? ». D’accord, il est temps pour vous de savoir ce que vous faites ici : si vous voulez bien me suivre, c'est par LÀ, mais je vous avertis, nous empruntons le chemin des écoliers. Les plus impatients d'entre vous ou qui commenceraient à trouver le temps long peuvent toujours bondir par-dessus ces apartés pour consulter directement les SYNOPSIS des ouvrages présentés sur ce site ou en lire quelques EXTRAITS sans tarder.
(1) Mmmh... « Irvin Brash » ? Tiens tiens ! ça sentirait son pseudonyme qu'on ne serait pas autrement étonné. Le petit filou ! Quelle originalité ! Et vous pourrez le triturer dans toutes les anagrammes possibles et imaginables, vous ne trouverez jamais qui se cache derrière, mouahaha ! (pour mieux se pénétrer de l’ambiance, placer ici un rire sardonico-diabolique préenregistré tel celui du super-vilain vachard piégeant dans sa base secrète ultramoderne un super-gentil en collant venu sauver sa jolie « scream queen » mamelue en déshabillé).
(2) Je sais, ce n'est pas très charitable de se moquer des imbéciles, mais je ne vois aucune raison de rire des gens raisonnables et sensés. Pour tout vous dire, il m’est arrivé de côtoyer de drôles de spécimens qui mériteraient de belles pages écrites à la plume en édition luxe sur papier japon avec couverture cuir pleine fleur et dorure à chaud. D'ailleurs, je vous livre ICI en exclusivité mondiale, plus pour le fun que l'édification, quelques modèles d’hominidés que le hasard de la vie m’imposa et qui me firent comprendre qu’il ne fallait surtout pas chercher un sens à l’évolution du vivant sous peine d’une sérieuse déprime.
(3) Une fois encore, vous remarquerez, je n'oublie pas de préciser le genre ! Important de ne pas négliger les deux faces de la sexualité humaine, avec à l'horizon du futur de demain plus de deux sexes si l’on en croit d'étonnants « déconstructivistes » qui ont dû sécher les cours de génétique ou n’y rien comprendre ! La science, ce n'est pas pour les petites tronches et un chromosome reste un chromosome ! (se souvenir des ravages du lyssenkisme !) On peut toujours se teindre en mauve, se greffer des oreilles de gnou et des pattes de poulet, inscrire « raton laveur » ou « palourde » sur sa carte d'identité en criant aux petits pois, qu'on n'en reste pas moins un homme ou une femme (même dans les cas particuliers tels que les syndromes 47,XXY et 47,YXX, de Turner ou de Klinefelter ; rappelons d’ailleurs au passage que pour plus de 99% des êtres humains, la concordance est totale entre les sexes anatomique, gonadique et génétique). C'est ballot mais c'est ainsi : les lois de la génétique sont d'airain ; la nature ne fait pas de cadeau et se moque bien de nos aspirations, même légitimes. Ce qui n’empêche pas de ficher la paix à ceux qui veulent vivre leur vie autrement, hors de nos routines biologiques, de les laisser être ce qu’ils souhaitent et même de leur faciliter l'existence : chacun mérite d’être heureux à sa convenance tant que cela n’empiète pas sur le bonheur de son voisin, sauf si ledit bonheur est justement d'emmerder les autres.
Mais dans tous les cas, ne surtout pas confondre « assigner » et « déterminer » sous peine de passer pour un gros analphabète en plus d'un imbécile, car si être un analphabète est une chose et être un imbécile en est une autre, être les deux devient sacrément contraignant !
Voir également l’entrée « Sexe » dans le GLOSSAIRE.
(4) Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit et ne me prenez pas pour un vieux ronchon largué par le monde en marche ! Les réseaux sociaux, tout comme Internet, sont des supports fabuleux de l’information avec des possibilités extraordinaires encore à exploiter pour nos sociétés. Néanmoins, le manque de maturité et de retenue (pour ne pas dire la bêtise) de certains internautes fait que ces réseaux finissent trop souvent en décharges à émotions, de même que nombre de crapules en font d'infernales usines à intox ou des officines de propagande, tandis que des « influenceurs » pas toujours honnêtes ou futés se vautrent dans de lamentables racolages, par bêtise, calcul ou appât du gain. Parce que oui, désolé d’arracher les idéalistes à leurs rêves, il existe des gens cons, des gens méchants, des gens cons ET méchants.
(5) Ça, vous devez déjà en avoir une idée : qu'on fouine dans mes affaires pour commencer. Et la salade d'endives.
(6) Petite entorse à mon black-out informationnel, j'avoue être un inconditionnel de Léon Bloy : comme quoi l'on peut trouver imbuvable le caractère d’un écrivain, insupportable sa religiosité exacerbée (qu'ici je qualifierai purement et simplement de folie furieuse), juger le bonhomme complètement allumé, et pourtant adorer son œuvre. Mais ses écrits magnifiques, sa formidable truculence, sa prose emportée, chargée jusqu'à l'outrance, me réjouissent littéralement ! Je dois avoir tout lu de ce type. De la difficulté de dissocier une œuvre de son auteur. Un même problème se pose avec un type comme Céline.
(7) J’aurais pourtant beaucoup à dire (suffisamment pour écrire un livre !) sur certains genres musicaux actuels qui démontrent quasi mathématiquement qu’il n’est pas requis de connaître la musique pour en jouer ni de savoir parler pour chanter, encore que, dans ces cas précis, le verbe « chanter » me paraisse très largement surévalué et que l'on frôle davantage le coassement. Attisant l’indigence, la multipliant à un point difficilement supportable, une gestuelle qui sent fort son retour à la nature (ambiance écologique en diable tout à fait dans l’air du temps) accompagne généralement cette acoustique trop originale pour des oreilles humaines. Ajoutons à cela des clips d’une rare débilité, mêlant les déhanchements gentiment obscènes et franchement pathétiques de minettes humides à cils à rallonge, onglées comme des buses, jouant les tapineuses en frottant leur cellulite sur des bagnoles tunées par des maquereaux dentus tirant des tronches de constipés, des grillz plein le museau, tous plus bagués que Mister T., l'ensemble tourné au ralenti, guns en pogne, sur fond de lâchers de billets verts, et nous avons un splendide échantillon du bon goût qui fait frémir pas mal de nos contemporains, et pas toujours les plus finauds. Le plus cocasse, ces prétendus artistes éjaculent des « musiques » juste bonnes à faire avorter des truies, cela tout en bégayant des rimes à pisser de rire aux prétentions intellos et révolutionnaires. Dire que « le niveau baisse » c’est carrément le pléonasme qui colle aux dents : il n’y a plus de niveau du tout !
Pour finir, entre les vocalises mielleuses collant aux tympans, les couinements chougneurs, les goualantes crispantes triturées au synthé et les ânonnements monosyllabiques bavés dans une langue de sous-scolarisés sur une cadence qui aurait émoustillé une tribu de pithécanthropes de retour de la chasse au rhinocéros laineux, mon opinion est ferme et définitive, ce premier quart de 21e siècle n’est vraiment pas celui de la musique ! Comme ce début de siècle ne semble pas davantage celui de la littérature, du cinéma, des arts en général, de la prospérité planétaire, du respect de notre biosphère et de la paix dans la Galaxie, je sens que nous tenons là une cuvée séculaire mémorable ! À ce sujet, il va pourtant bien falloir passer le cap mais ça pourrait être sportif !
En conclusion, notre arsenal juridique manque d'une loi contre la maltraitance musicale. Ces violences systématiques contre le bon goût et la santé mentale devraient faire l'objet d'un protocole additionnel aux conventions de Genève, d’une condamnation par un tribunal pénal international avec distribution de muselières et coups de pompe dans l’oignon.
(8) Quant à mes opinions politiques, autant éviter d’en faire état car quelles qu’elles soient, il y aura toujours des prêcheurs à la petite semaine, des bilieux idéologiquement asservis ou des économistes de comptoir qu’elles mettront de travers (pour tout vous dire, j'hésite encore à me qualifier de communiste de droite, de socio-capitaliste ou d’anarchiste du centre !). D’un côté on ne manquerait de me traiter de « facho », d’un autre de « coco », un grand écart bien au-delà de mes capacités, moi qui moi qui suis souple comme un verre de lampe ! Alors merci bien, je laisse les éreinteurs à leurs certitudes. Qu’ils s’amusent à m’imaginer de droite, de gauche, du milieu, je ferai avec, faisant mienne cette citation de Raymond Aron : « Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique » ! Et puis il y a désormais trop de névropathes asociaux rôdant la bave aux lèvres et la morve aux nez, qui s’imaginent tolérants et seuls détenteurs du « vrai », qui se croient investis d’une mission donnant enfin un sens à leur minable existence et la rend supportable, tous incapables d’accepter des opinions différentes des leurs sans faire un caca nerveux ou péter le mobilier urbain.
(9) Vidant régulièrement mes poubelles soigneusement triées, je regrette de n’avoir rien sous la main à cuisiner pour les curieux et autres amateurs d'indiscrétions qui pourront toujours trouver leur bonheur ICI.